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Page:Poradowska - Marylka, 1896.djvu/252

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xxiv



L entement le soleil descend dans la grande plaine de Podolie ; des lueurs d’incendie empourprent les nuages qui s’amoncellent. Au loin, la moire mouvante des blés verts ondule, bercée par le vent, cette âme mystérieuse de la steppe, qui mêle, en rendormant, sa plainte amoureuse aux mille susurrements des insectes. Des senteurs capiteuses flottent dans l’air, et les tilleuls, tout constellés de trouées lumineuses, agitent leurs feuilles d’émeraude transparente avec un doux bruit d’éventail.

Sous le taillis, deux ombres glissent côte à côte en murmurant des paroles d’amour, deux