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Page:Poradowska - Marylka, 1896.djvu/253

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marylka

êtres qui s’aiment à la face du ciel d’un amour qui ne finira qu’avec leur vie.

« Vous souvenez-vous, ma Marylka, de cette clairière où je vous ai rencontrée toute bouleversée, un matin de printemps, parce qu’on allait battre la Harasimova ?… Vous étiez bien petite alors, pourtant je sens que je vous aimais déjà.

— Oh ! Voytek, et vous ne me le disiez pas !

— À quoi bon ?… J’étais pauvre… et on avait en vue bien d’autres projets pour vous ! Sans le brusque événement qui nous a réunis,… vous ne l’auriez sans doute jamais su !… Cependant… un jour… je n’ai pu y tenir !… et je vous l’ai crié, cet amour qui m’étouffait !… Oh ! j’étais fou, ce jour là ! fou à la fois de désespoir et de jalousie. Thadée venait d’arriver à Lublin pour votre anniversaire et remplissait la ville de sa joie insolente ! Un hasard m’avait fait entrer le soir dans la cathédrale ; vous y étiez justement, en nombreuse compagnie. Après le salut, vous êtes