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Pouancé, furent distraites de la juridiction et rattachées à celles de la Flèche et de Châteaugontier, créées par lettres de septembre 1595 et de juillet 1639[1]. — À côté de ces cours presque souveraines, fonctionnaient les tribunaux secondaires mais d’exception, spéciaux à des délits déterminés, les Élections, les Traites, les Gabelles, ressortissant de la Cour des Aides, les Monnaies de la Cour des Monnaies, les Eaux et Forêts de la Table de Marbre, la Maréchaussée ; — et surtout l’Officialité ecclésiastique, pour tout un monde de lois et de mœurs privilégiées.

L’Évéché.L’Évêché d’Angers, suffragant de l’Évêché de Tours, comptait 462 paroisses[2], outre les 17 paroisses de la ville d’Angers et une quinzaine de fillettes ou succursales[3]. Il se divisait dès avant le XIe siècle en 3 Archidiaconés : — l’Archidiaconé d’Angers ou grand Archidiaconé comprenant les 4 Archiprêtrés — d’Angers (21 paroisses), dont le siège était annexé à la cure d’Andard, — de la Flèche (36 paroisses), annexe de la cure de Vion, — du Lude (44 paroisses), annexe de la cure de Dénezé, — de Bourgueil (54 paroisses), annexe de la cure de Vernantes ; — l’Archidiaconé d’Outre-Loire, comprenant le seul Archiprêtré de Saumur (60 paroisses), annexe de la cure de Juigné, et les deux Doyennés ruraux de Chemillé (25 paroisses), annexe de la cure de Mêlay, unie à la Maître-École d’Angers, et des Mauges (42 paroisses), annexe de la cure de Jallais ; — l’Archidiaconé d’Outre-Maine, dont dépendaient les 3 Doyennés d’Écuillé ou d’Entre-Sarthe-et-Maine (38 paroisses), annexé de la cure d’Écuillé, — de Candé (60 paroisses), annexe de la cure du Bourg-d’Iré, — et de Craon (56 paroisses), annexe des cures de St-Quentin et de Bourg-Philippe. — Dix paroisses constituaient le territoire de Saint-Florent[4], absolument indépendant de l’Évêque, jusqu’à la transaction du 23 juin 1673. Aucun livre n’a remarqué encore que plusieurs paroisses, Mouliherne, Fougeré, Joué, Morannes, Gonnord, Pontigné, Rochefort, avaient en même temps pour une même église deux curés. — Les archidiacres héritaient, à la mort de chaque curé, de son lit. Le Concile d’Angers de 1365 réduisit à une somme fixe de 100 s. ou de 50 s., suivant le revenu du défunt, ce droit qui de lui même s’éteignit. Les curés de leur côté s’attribuaient le tiers des biens meubles de leurs paroissiens décédés. Les habitants en vinrent à résistance. Une transaction, confirmée par Louis, duc d’Anjou et par le roi Charles VI (1390-1396)[5], et un arrêt du Parlement du 23 août 1402 réduisirent ces exigences à la perception d’un sol tournois à Pâques et d’un autre à la Toussaint, payables par chaque chef de famille au chef de la paroisse, et cette obligation durait

  1. Pour le détail et la liste des paroisses, V. les Coutumes d’Anjou, notamment l’édition in-8o, 1751, Angers, Barrière, p. 429-459.
  2. Sans parler du livre d’Alliot, dont la partie angevine est attribuée à Cl. Ménard, il n’existe imprimé qu’un seul Pouillé, spécial au Diocèse d’Angers (Angers, Mame, 1783, in-8o de 200 p.), remarquable surtout par ses incorrections. Les Arch. de M.-et-L. possèdent Mss. in-fol. de 225 pages, un « Poulier et rolle », dressé par René Lenfant pour la recette des décimes en 1685, — et un Pouillé de l’église St-Maurice d’Angers, G 278, rédigé par le chanoine Javary en 1724, complété en 1730. Pocquet de Livonnière préparait un Pouillé historique, dont le cadre informe est entré à la Biblioth. d’Angers, Mss. 648, ainsi qu’un double du Pouillé de Javary, Mss. 649, et un Pouillé du diocèse, Mss. 650, dressé sous l’évêque Mic. Le Pellelier. — Les Statuts du Diocèse ont été publiés par l’évêque H. Arnauld (Angers, O. Avril, 1680, in-4o de 778 p., plus un Appendix de 170 p.).
  3. La plus ancienne carte du Diocèse d’Angers est celle de Jean Leloyer, V. t. II, p. 492.
  4. V. t. III. p. 367.
  5. Choppin, De Sacra Polit., l. II, tit. VII, ch. xv.