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couchent au château de Serrant, — le 11 à Angers, — le 12 à Saumur, partout acclamés, malgré les premières ombres du désastre de Baylen. Tous les dévouements sont ralliés à la dynastie nouvelle, et Vendéens et Chouans ont repris leur place dans l’armée nationale ou servent l’Etat dans les perceptions et les mairies. La formation, décrétée par le sénatus-consulte du 3 avril 1813, de quatre régiments de gardes d’honneurL’Empire., « équipés, habillés et armés à la hussarde », achève d’enrôler plus ou moins à contre-cœur « les fils de famille » de la riche bourgeoisie et de la noblesse. Mais pendant ces fêtes et cette organisation d’apparat, des colonnes mobiles courent la campagne, à la poursuite des conscrits réfractaires, attroupés « sous des chefs déshonorés », comme les qualifie l’évêque Montault, qui par deux fois au moins, en 1805 et encore en 1807[1] dut faire appel à l’influence active de son clergé. La plaie des garnisaires s’abat à partir de 1809 sur les communes et sur les familles, rendues jusqu’à complète ruine responsables de la rébellion de leurs enfants. Les mauvais jours approchent et bientôt sont revenus.

Le général d’Autichamp prit en 1814 le commandement général des Départements de Maine-et-Loire et de la Mayenne, avec résidence à Angers. En cette qualité et aussi à titre d’ancien chef de l’armée vendéenne, il reçut à Beaupréau le 5 juillet le duc d’Angoulême et lui présenta les survivants de la guerre, rangés en bataille par division mais les armes en faisceaux, et dont le prince calma l’enthousiasme en leur recommandant avant tout de payer les impôts. Le 9 il était à Cholet, où le curé Hudon protesta contre la Charte en acclamant « le Roi quand même » . — Toute cette ardeur tombe aux Cent-JoursLes Cent-Jours. Le duc de Bourbon lance en vain « de son quartier général de Beaupréau, le 22 mars 1815 » une proclamation qui appelle aux armes tous les hommes de 18 à 50 ans ; il se voit réduit à accepter le 25 les passeports que lui envoie d’Angers le colonel de gendarmerie Noireau. Le 7 mai une fédération nouvelle est jurée par tous les corps constitués, les fonctionnaires et les patriotes, sous la présidence de Mamert-Coullion, — à laquelle viennent s’unir le 17 les députés de Nantes, de Vannes, de Rennes et de St-Brieuc, représentants des cinq départements de l’ancienne Bretagne. Mais le même jour un rassemblement commandé par Louis de la Rochejacquelein attaquait sous Maulévrier le 26e régiment de ligne en marche sur Châtillon, et des bandes, soulevées comme autrefois au son du tocsin, coupaient les routes à tous les convois. Cholet est évacué le 23 par la troupe de ligne et occupé le 24 par d’Autichamp, la Rochejacquelein et les autres chefs de l’insurrection. Dès le 29 le général Lamarque vient prendre à Angers le commandement de l’Ouest. La défaite subie le 20 juin par les royalistes à la Roche-Servière amène une pacification signée dès le 24 à la Tessoualle et ratifiée à Cholet le 26Occupation prussienne., au lendemain de la nouvelle de Waterloo. Dès le 2 août, alors que les débris de l’armée vaincue et frémissante campent encore aux Ponts-de-Gé, sur la rive gauche de la Loire, arrive à Baugé une brigade de 7 000 Prussiens et de 800 chevaux dont partie se disperse en cantonnements, dans l’arrondissement, à Vernantes, à Longué, à la Breille, à Durtal, même à Châteauneuf et Briolay, le reste à Angers. L’occupation devait durer jusqu’au 23 septembre. Le préfet de Wismes, qui se prêtait peu complaisamment aux exactions, avait été enlevé par l’ennemi et ne fut reconduit à son hôtel qu’au moment

  1. V. le mandement du 15 avril 1807.