Page:Porto-Riche - Bonheur manqué, 1889.djvu/30

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Si vous laissez, à portes closes,
Tomber des mots encourageans,
Je n’aurai pas devant les gens
Des airs penchés et pleins de choses.

Accueillez-moi, madame, allons.
J’ai beau venir de la Bohème,
Je sais causer dans les salons ;
On se tient bien quand on vous aime.

Oh ! je néglige mon travail,
Chacun m’accable de reproches ;
Je pense trop aux chagrins proches,
Tandis qu’il neige à mon vitrail.

Il neige en mars et je m’irrite,
Car en avril vous serez loin…
Dans l’embrasure favorite
Je vous demande un petit coin ;

Un coin bien humble, ô ma voisine,
Près du piano que vous ouvrez,
Tout près des livres préférés,
Sous vos grands yeux de sarrasine…