Page:Potocki - Dix journées de la vie d’Alphonse Van-Worden, 1-3.djvu/419

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flamme qui brilloit dans leurs yeux pensa me dévorer ; je baissai les miens, et m’étant un peu remise, je continuai ma lecture. Je tombai précisément sur le second chant d’Édris, où ce premier des poëtes décrit les amours des fils d’Élohim, avec les filles des hommes. Il est impossible de se faire, aujourd’hui, une idée de la manière dont on aimoit dans ce premier âge du monde. Les exagérations que je ne comprenois pas bien moi-même, me faisoient souvent hésiter. Dans ces momens-là, mes yeux se tournoient involontairement vers le miroir ; et il me sembla voir que les Thamims prenoient un plaisir toujours plus vif à m’entendre. Ils