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On disait de même : Veuille ou ne veuille. (Guill. de Machaut, 14e s.)

XII. Il y a dans ce passage et dans les vers qui suivent, une statistique intéressante, où toutefois l’arithmétique, à cause de la rime ou de la mesure sans doute, a reçu une légère entorse. Gérardmer contenait en tout 872 maisons, dont 612 étaient dispersées sur le flanc des collines ou dans la vallée et 236 se groupaient près du lac autour de l’église. Ces deux derniers nombres ne donnent, il est vrai, que 868 ; mais nous ne sommes pas loin de compte, on le voit : la poésie n’est pas une statistique. On appelle chéseau (vieux mot français) l’emplacement même où est bâtie une habitation ; mais deux habitations peuvent ne former qu’un chéseau. M. Pottier en effet compte 344 âtres ou feux pour les 236 chéseaux du village, dont alors 88 au plus pos­sèdent deux feux. Or comme d’après lui il y a en­viron 1100 chefs de famille, il faut que dans les 612 maisons isolées il y en ait 157 au plus qui aient deux feux.

On remarquera en outre le chiffre de la popu­lation : 1095 chefs de famille pour 4,700 têtes. D’après de vieux titres, la population de Gérardmer n’était en 1687 que de 22 pères de famille, soit au plus 150 personnes ; en 1753, elle était montée à environ 2550 ; en 1809 elle est presque doublée, et enfin aujourd’hui elle s’élève à 5921 habitants.

XIII. Les trois belles mers sont Gérardmer, Longemer et Retournemer que tous les touristes con­naissent aujourd’hui. Le nom de mer est bien pré­tentieux pour des lacs dont le plus grand n’a que