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PAS DE FÊTE SANS L’AMNISTIE



Au citoyen J.-B. Mounier.


Notre Paris, pour ce beau jour,
A soif de fêtes fraternelles :
Il voit hisser, avec amour,
La Payse aux fortes mamelles,
Celle dont la voix tonne : Ô fous !
Quoi, ce sont les miens qu’on châtie !
En mon nom, levez les écrous :
Pas de fête sans l’Amnistie !

Suis-je en bronze ou suis-je de chair
Suis-je âme de peuple ou statue ?
Ma victoire a coûté bien cher,
Et la Bastille est abattue !
J’en dois compte à tous les cœurs chauds.
Ils vont la croire rebâtie
Si j’en conserve les cachots :
Pas de fête sans l’Amnistie !

Quels corps ont comblé les fossés,
Troués, hachés par la mitraille ?
On ne s’en souvient pas assez,
C’est toujours toi, sainte canaille !
De tes morts, de tes dévouements,
Une ère nouvelle est sortie
Au nom de ces blancs ossements :
Pas de fête sans l’Amnistie !