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VI


Les vacances furent pour Paul et pour Jeanne une délicieuse occasion d’affermir leur amour. Tous deux maintenant s’aimaient sans réserve, selon cette attraction mystérieuse des âmes simples qui se rapprochent parce qu’elles communient dans des aspirations pareilles ; ils s’aimaient aussi pour des raisons vagues que leur cœur, du reste, se refusait à analyser. Cet amour-là ne meurt pas : ses racines ont poussé dans de la bonne terre.

Un mois durant Paul et Jeanne se virent chaque jour, soit chez le menuisier, soit sur la route de l’église dont ils avaient fait maintenant leur lieu de promenade favori, ou encore, les chaudes après-midi, près des saules, au bord de la rivière qui avait reçu dans ses frissons leurs premières paroles d’amour.

Tant et si bien que le mariage des deux jeunes gens fut décidé pour les vacances prochaines.

Pendant ce temps, plusieurs fois, Paul s’était pris à aimer ardemment la besogne des champs et il avait aidé son père et André aux travaux de la moisson d’août…

Alors, un espoir s’était levé dans le cœur du vieux Jacques Duval. Quand il serait marié, se disait-il, Paul allait peut-être revenir aux Bergeronnes. Ce serait