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Page:Potvin - L'appel de la terre, 1919.djvu/48

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belle région que nous allons habiter pendant quelques mois, ses points historiques dont vous connaissez les légendes et aussi l’histoire. La renommée du " far famed Saguenay " continua-t-il, « nous est parvenue depuis longtemps du reste, et, puisque nous l’habitons maintenant, il est juste que nous en connaissions et l’histoire et les merveilles. »

La jeune fille, revenue de sa première hésitation, regardait à présent le maître d’école qui à son tour fut pris de timidité. Blanche Davis était jolie sous son grand chapeau à plumes ; de sa main droite finement gantée elle balançait une ombrelle de soie bleu, M. Vandry, lui, s’amusait à tracer avec le bout de sa canne, sur le parquet de la salle, des figures de géométrie assez compliquées, ce qui, du reste, était naturel à côté du tableau noir. quant à la mère Thibault, elle s’était discrètement retirée…

« Je vous remercie, monsieur, » dit Paul en s’inclinant, « d’avoir accordé tant de confiance en la science d’un pauvre maître d’école de campagne. Je suis à votre disposition. Veuillez croire que l’intérêt que vous portez à la contrée que j’habite m’est particulièrement sensible… Nous aimons déjà ceux qui trouvent dignes d’intérêt nos montagnes saguenayennes, notre sombre rivière et nos légendes et notre histoire. Car notre histoire, nos légendes, nos montagnes et notre rivière aux « eaux profondes » sont belles entre toutes ; voyez-vous, elles ont déjà de l’attrait pour ceux même qui ne les connaissent pas encore. »