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VII


John Harold Davis était le fils d’un ancien commerçant immigré d’Écosse au Canada. Il était né à Montréal où il avait toujours demeuré. Il avait hérité du commerce de son père après la mort de celui-ci. Depuis plusieurs années, grâce à son énergie, à son travail et au sens des affaires qu’il possédait comme tous les hommes de sa race, il se trouvait à la tête de l’une des plus importantes maisons de soieries du Canada.

Un moment, comme tant d’autres en notre pays, il avait hasardé sa barque sur la mer houleuse de la politique ; les vents lui furent contraires. Il prévint le naufrage et retourna au rivage où la fortune continua de lui accorder ses faveurs, peut-être pour le récompenser de son énergie à repousser les tentations de l’enjôleuse déesse de la politique. Enfin, le mariage qu’il avait contracté avec la fille d’un riche industriel d’Ottawa ne fut pas de nature à tarir le Pactole qui coulait si favorablement de son côté.

Un seul enfant leur était né ; c’était la pétulante Blanche, aujourd’hui heureuse de ses vingt-et-un printemps, toute entière à ses rêves dorés de jeune fille riche, fière de l’éclat d’une beauté qui rayonnait dans