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partagé entre le sport et les voyages. Dans les deux familles Davis et Vandry, on avait formé des projets très bien à l’endroit des deux jeunes gens et le jour était même proche où l’on célébrerait les fiançailles.

Bien plus, ces fiançailles, dans l’esprit de monsieur et de madame Davis, devaient certainement se conclure à leur retour de Tadoussac ; en emmenant Gaston, on « mousserait » l’affaire plus vite et plus facilement.

Le projet de M. Davis était de la bonne diplomatie, car à vrai dire, Blanche ne s’était jamais prêtée bien volontiers aux avances de Gaston Vandry et aux projets dorés de ses parents. Parents proposent et enfants disposent, souvent. Et puis, on n’avait pas une tête de linotte pour rien, quoi ! Pourvu que l’on ait des oiseaux, des fleurs, un grand chien roux ; pourvu que l’on galoppe en costume d’amazone dans la montagne, ou que l’on passe les après-midis à parcourir les étages des grands magasins à rayons… qu’est-ce que cela peut bien faire, le mariage ?…

La famille Davis était à Tadoussac depuis près de deux semaines et Blanche était restée sous l’impression du délicieux étonnement que lui avait causé la vue du jeune maître d’école. Elle aurait bien proposé que son père fit une nouvelle visite à la maison d’école, mais elle n’osait pas le faire…


Maintenant s’étaient dissipées les joies de l’installation comme s’était évanoui le bonheur du désir ardent de la vie à la campagne. Ces joies du désir