Page:Potvin - L'appel de la terre, 1919.djvu/96

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mirent à terre pour venir rencontrer un parti de sauvages cabanés précisément à l’endroit où nous sommes. On signa ici le premier traité de paix entre blancs et sauvages.  »

« Voilà assurément un endroit idéal pour une conférence de paix, » fit remarquer M. Davis.

— La Haye saguenayenne, risqua Gaston Vandry qui se trouvait en verve.

Quand ils arrivèrent ici, continua Paul Duval, les indigènes au nombre d’une centaine, étaient en train de « faire tabagie » ; ils se préparaient à festoyer.

« Superbe salle de banquet, » interrompit Gaston Vandry, en promenant ses regards de tous côtés.

— Et où vous n’auriez pas manqué de faire bombance, observa malicieusement Blanche.

— Les sauvages n’ont pas attendu l’exemple de M. Vandry, au reste, continua l’instituteur ; ils fêtaient en ce moment une récente victoire remportée sur les Iroquois, et comme preuve de cette victoire, ils exhibaient aux yeux des Français plus de cent cranes sanglants qu’ils avaient emportés de leur expédition à l’entrée de la rivière des Iroquois.

« Champlain et Pont Gravé avaient amené avec eux deux Indiens qui avaient suivi Pont Gravé en France lors d’un récent voyage. Ils furent les interprètes entre les Français et les sauvages. Adanabijou, le chef de ces derniers, reçut très aimablement les voyageurs et il les fit asseoir à côté de lui. L’un des sauvages rapatriés prononça alors un grand discours. Il raconta toutes les merveilles qu’il avait vues et les