Page:Potvin - L'appel de la terre, 1919.djvu/95

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Le soir du même jour, le curé de l’Île-aux-Coudres débarquait à Tadoussac.

Plus tard, continua Paul, on apprit que dans toutes les missions desservies par le Père LaBrosse, à l’Île Verte, à Chicoutimi, à Trois-Pistoles, à Rimouski, à la Baie des Chaleurs, les cloches des chapelles sonnèrent, d’elles-mêmes, les glas du bon Père….

En bas, toute la baie et le fleuve jusqu’au lointain de la rive sud s’irradiait des rayons du soleil déjà haut…

À la suggestion de l’instituteur, on décida d’aller passer la journée à la Pointe-aux-Alouettes. Les préparatifs furent courts et, une heure après, la petite chaloupe qui portait Paul et ses amis, s’échouait sur le sable de la Baie-Sainte-Catherine, au pied de la falaise qui forme l’extrémité de la Pointe-aux-Alouettes. Cette falaise, très abrupte, fut quand même vite escaladée par les joyeux excursionnistes qui se trouvèrent bientôt groupés autour d’une énorme roche qui forme l’extrémité de la pointe.

La vue qui s’étend de là embrasse un immense horizon que seules bornent les lignes bleues des montagnes du sud.

L’instituteur se trouva à l’aise pour faire encore à ses amis un bout d’histoire de son pays. Promenant un long regard sur toute la baie qui s’étendait à droite, il dit :

« Ce fut dans cette baie, le 24 mai, 1603, que Champlain et Pont Gravé arrivèrent après avoir passé un mois et neuf jours sur l’eau, et c’est le lendemain qu’ils