Page:Potvin - L'appel de la terre, 1919.djvu/99

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derrière l’embarcation en montagnes énormes prêtes à s’engouffrer dans les gorges du Saguenay. Paul ne put s’empêcher de jeter un cri d’effroi… et les clameurs de ses cris horrifiés se perdirent dans un grand bruit d’eau. Tous fermèrent les yeux et se recommandèrent à Dieu.

La minute tragique sembla durer un siècle ; la petite chaloupe, soulevée comme une coquille par une vague monstrueuse, fit trois ou quatre bonds terribles, descendant dans des gouffres pour remonter au sommet de montagnes d’eau ; puis, un craquement sec se fit entendre… l’embarcation et ses occupants avaient été brutalement déposés sur la pointe des rochers qui séparent la baie Sainte-Catherine de l’embouchure du Saguenay. On se compta… Personne n’était blessé… Mais un grand cri retentit :

« Blanche !… »

Et Madame Davis s’affaissa sur le rocher humide.



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