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LE FRANÇAIS

« Et Léon, comment c’qu’il va ? » demanda encore André Duval.

— Il arrête pas… J’ai jamais vu un travaillant comme ça ; c’est quasiment jour et nuit ; il faut q’je l’modère tout l’temps…

André Duval ne parla plus. Lentement, minutieusement, il ramassa ses cordeaux ; puis les secouant de quelques petits coups secs :

« Allons, Bob !… on est en retard, marche, marche !… Bonjour, Jean-Baptiste… Tata ! le p’tit… »

Et le père de Jacques Duval s’éloigna sur la route, dans la direction du Rang Trois, au trot pesant de Bob.

Quelques instants après, de la grange, l’on entendit une voix retentissante chanter dans le vide sonore des tasseries :

Ô Canada, terre de nos aïeux.
Ton front est ceint de fleurons glorieux !

C’était le Français qui, en préparant la grange pour recevoir la prochaine récolte, chantait à pleine voix la « terre des aïeux. »


FIN