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Page:Potvin - Le Français, 1925.djvu/41

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LE FRANÇAIS

de venir vous offrir plus tôt mes sympathies. Votre fils a été un brave et je dois vous féliciter en même temps que j’ai le devoir de compatir à votre douleur. »

— Merci bien, M. Larivé, merci bien ; vous êtes bien aimable. Quant à moi, comme vous voyez, l’appétit va pas mal et l’appétit, c’est comme le gouvernement, quand il va, tout va, comme on dit.

— En effet, M. Morel, vous avez une mine fraîche qui fait plaisir à voir. Je crois, ma foi, que vous rajeunissez, tandis que moi, là, je vieillis à vue d’œil. De quoi cela dépend-il donc, je vous le demande ?

— Dam ! monsieur, on l’aime tant qu’on veut pas l’abandonner, vous savez… Plus ça nous tient et plus ça nous rajeunit…

— Oui, oui, je sais, « fit avec un geste ennuyé, le fermier amateur… » Alors, vous êtes toujours satisfait, tant mieux ! J’en conclus que la récolte est bonne, cette année ?

— Assez, assez ; pour dire qu’elle est fameuse, elle n’est pas fameuse, mais pour dire qu’elle est mauvaise, elle n’est pas mauvaise… Et les affaires, comment ça va, M. Larivé ?

— Tout à fait encourageantes, M. Morel. Justement, je viens vous voir à propos d’une affaire, d’une belle affaire de mines… Vous savez que je m’y intéresse toujours à ces diables de mines, et je veux vous y intéresser vous-même, M. Morel. On vient de localiser un beau « claim » à pas plus de dix milles d’ici, du côté du lac. C’est une bonne affaire dans laquelle il y a des fortunes à réaliser, comme à Cobalt, vous