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VIII

Le Mandarin.


Octave Lamirande lut :

« À l’heure où le soir tombe, invariablement, il s’allume ; peu à peu l’ombre enveloppe sa tour blanche et l’on ne voit plus surgir au loin qu’un point brillant, étoile factice posée par la main de l’homme au bord des flots. Que la nuit soit claire ou sombre, calme ou tumultueuse, l’étoile luit toujours de son éclat doux, paisible, immuable, pour ne s’éteindre qu’avec le retour de l’aube. Qui pourrait considérer sans émotion cette lueur perdue dans l’espace en songeant que c’est elle qui à travers les brumes, sous la pluie qui fouette et le vent qui fait rage, trace au navigateur sa route, lui marque les écueils à éviter, la passe à gagner ? »

Lamirande s’arrêta, fourra dans sa poche le petit « scrap book » de ses morceaux choisis, puis, regardant Donat Mansot :

« Sais-tu, mon vieux, à quoi me fait penser ce passage du beau travail de Paul Parfait sur le phare ?

— Au Phare de l’Île-aux-Œufs, sans doute, répondit en riant le député… Ce sir Howenden Walker fut vraiment d’une imprudence…

— Idiot !… Il ne s’agit pas de l’Île-aux-Œufs ni de ton sir Howenden Walker. Ces lignes de Paul Par-