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LE « MEMBRE »

ble pourtant que l’on est ministre pour avoir de la décision et connaître les affaires du gouvernement dont on fait partie. Faut-il donc tant de temps pour prendre un parti et faut-il que tout prenne la forme soi-disant littéraire du rapport ? Naturellement, continua le député Laserge, je parle ici des cas où il nous est donné d’avoir ces rapports ; ces derniers ne voient le jour que très rarement ; on nous les promet à intervalles fixes, mais on ne nous les donne jamais.

Le député Boutin fit ensuite une motion pour la production de tous rapports, documents, statistiques, correspondances échangées entre le gouvernement et les cultivateurs, touchant la culture des pois dans la province. Il appuya sa motion d’un discours très fort en faveur de l’encouragement à donner à cette culture. Il a peur qu’à défaut de pois, la population ne se mette à manger du riz, comme les Chinois, ou seulement des pommes de terre, comme les Irlandais. Il cite Nietzsche qui dit que « l’immense usage du riz comme nourriture conduit invariablement à l’usage de l’opium et autres narcotiques, tout comme une trop grande consommation de pommes de terre conduit à l’usage du cognac ».

Un ministre fit remarquer que l’honorable député était lui-même dans les patates, mais l’honorable député continua sans se laisser émouvoir par cette boutade :

« Il serait temps que le gouvernement prenne d’énergiques mesures pour établir la soupe aux pois mets national. On ne songe peut-être pas assez à l’influence que peut avoir la soupe aux pois sur les destinées de notre province et sur l’avenir de la race canadienne