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le tour du saguenay

plus de cinquante ans et où il est mort. »

Il était né à Sillery en 1649. Il se maria trois fois, chaque fois avec une sauvagesse ; ses femmes furent Madeleine Tegochix, montagnaise, morte et inhumée à Metabetchouan, en mars 1677, Françoise Schechinockse, fille d’Seskini, algonquine, morte en 1712, enfin, Marie, autre sauvagesse, fille du grand chef Jean-Baptiste Nanavesa, morte en 1733. Peltier était mort, lui, quatre ans avant sa troisième squaw. Il fut inhumé à Chicoutimi par le Père Laure. Peltier avait 80 ans quand il est mort. Il vécut cinquante ans dans la région où il avait obtenu la permission de faire la traite. Et voilà, en quelques mots, l’histoire du premier résident du Lac-Saint-Jean…

Nous nous éloignons maintenant du lac pour filer vers Québec, par les contreforts des Laurentides que traverse la voie ferrée.

Mais quelques mots encore pour caractériser cet intéressant pays.

La vallée du Lac-Saint-Jean que l’on appelait autrefois avec raison le grenier de la province de Québec, qui a perdu ce titre pendant plusieurs années par sa très grande faute mais qui est en train depuis quelques temps de le reconquérir, a toujours été remarquable, pour un esprit quelque peu observateur par trois spécialités, ou plutôt, trois produits particuliers qui la distinguent radicalement de toutes les autres régions de la province de Québec. M. de Pourceaugnac dirait que ces trois spécialités sont : la Première, la Deuxième et la Troisième, mais nous dirons un peu plus spécifiquement que ce sont : les bleuets, les gourganes et la ouananiche.