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le tour du saguenay


Là, tu descends encore écouter sans murmure,
Du plus petit de la nature,
Le plus faible désir.
Une mère en son cœur moins vivement s’oppresse
Que ne s’afflige ta tendresse.
Quand tu l’entends gémir.

Là, tu vois le méchant te braver par ses crimes.
Ton courroux s’est armé : tu voles, et tes traits
Ont déjà bu son sang et percé ses forfaits !
Et ta vengeance tonne et rugit sur les cimes !
Ainsi, quand les échos par de multiples voix
Sous les cieux angoissés vont ébranler la terre,
Je crois entendre alors, au sein de cette pierre,
Rouler les tourbillons de ta juste colère,
Pour ramener mon âme au respect de tes lois !

................


Je me tais. Tout s’étend sous les ombres nocturnes !
De l’océan des nuits les vagues taciturnes
Vont submerger ces lieux !
Déjà, comme au rivage un flot jette une perle,
La première onde sur les horizons déferle
Tous les joyaux des cieux.

Déjà, soufflent les vents ! Ils ont rompu les chaînes ;
La nature frémit à leurs clameurs lointaines,
Préludes des combats.
Et la forêt sauvage entonne un chant de guerre,
Comme chantaient ses fils, lorsqu’en troupe, naguère
Ils allaient au trépas !