Page:Potvin - Le tour du Saguenay, historique, légendaire et descriptif, 1920.djvu/178

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
135
le tour du saguenay

s’engouffre le long de l’effrayant Cap Tourmente dont, d’en bas, nous ne pouvons mesurer du regard les sommets. Pendant des lieues et des lieues, maintenant, le train filera sur une étroite bande de rocher avec, d’un côté, la mer qui déferle presque sous les wagons, et de l’autre, la gigantesque muraille des caps, tantôt abrupte et rocailleuse, tantôt unie et polie comme un miroir, tantôt tapissée de mousse, d’épilobes, de bouleaux nains dont les branches fouettent quelquefois les portières du train tellement ce dernier se trouve resserré entre ce mur et l’eau. À deux reprises, les hommes n’ont pu faire, à travers deux caps, de tranchées assez profondes pour y permettre le passage des lisses et alors le train s’engouffre dans des tunnels qui font la nuit profonde dans les wagons.

Tout le long de cette corniche, à tout instant, dégringolent du sommet des pics et des rochers, de petites cascades, véritables jets d’eau qui, au passage, éclaboussent le train de leurs milliers de gouttelettes.

Nous pourrions ajouter que nous en verrons bien d’autres quand ce chemin de fer continuera sa route de la Malbaie à la Baie-Sainte-Catherine, à l’embouchure du Saguenay.

D. P.



Séparateur