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le tour du saguenay

à la hâte, ainsi que les fautes qui peuvent s’y être glissées. »

Un mois plus tard, les secousses continuent : on écrivait au Journal de Québec, de la Baie Saint-Paul :

« En nulle partie du pays la population n’a été aussi alarmée que dans cette partie du comté de Charlevoix. Les vents tempétueux, les noirceurs prolongées, les secousses ou tremblements de terre réitérées, ont répandu la peur, l’effroi et la stupeur dans les familles. Le 22 du courant, beau temps, beau soleil dans la matinée ; mais vers midi, vent violent et temps couvert avec tous les autres présages d’une tempête. À quatre heures de l’après-midi, nous avons éprouvé un tremblement de terre assez fort pour faire résonner les vitres. Tout aussitôt, les pauvres habitants déjà tenus en alarme, depuis un mois et plus qu’ils éprouvent de ces fléaux, se sont précipités hors des maisons, se lamentant et se croyant menacés de chocs encore plus violents. À quatre heures vingt minutes, grande obscurité, le vent tourna au sud, du nord qu’il était, et souffla avec moins de violence… Depuis lors, tout le monde est aux aguets, tout le monde observe, et le plus léger bruit, ou une lueur inaccoutumée effraie et répand l’alarme. Durant le jour, chacun est sur ses gardes : on va, on vient ; les occupations font taire les inquiétudes : mais la nuit, les aurores boréales, les nuages noirs et sombres qui les remplacent, tiennent les esprits dans la crainte et dans des agitations indicibles, fatigantes et prolongées… »