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le tour du saguenay

La chronique de l’Île d’Orléans mentionne nombre de tragédies qui se sont déroulées entre les deux églises. On raconte, entre autres, le naufrage, bien triste, des Beaudoin, de Saint-François qui périrent d’une façon tragique alors qu’ils revenaient joyeusement d’assister à des noces sur la côte de Beaupré, en 1786 — la chronique est exacte. — Cette tragédie a inspiré la muse d’un poète du temps qui a composé une longue complainte, d’un air très triste, et que des vieux de l’Île d’Orléans chantent encore. C’est toute une histoire ; elle raconte le mariage, les noces, les recommandations du frère du marié à ce dernier, le départ des quinze invités de l’Île d’Oléans, le retour et, enfin, le naufrage et cela se termine par :

Joseph Pagé, Giguère, aussi bien d’autres,
Sont venus chercher tous ces pauvres noyés.
La table est mis’ qu’on l’ôte en diligence,
Les draps seront pour les ensevelir.

Un peu plus bas que les deux églises, le panorama, qui se déroule à l’arrière, est captivant : laissons-le esquisser par un chroniqueur québécois de 1861 ; cela n’a pas changé depuis :

« En arrière, Québec avec ses batteries, sa fière citadelle qui semble un nid d’aigle perdu au sommet d’un rocher et avec ses maisons en amphithéâtre dont les toits de ferblanc frappés par les rayons d’un soleil ardent font jaillir des gerbes de lumière.

« Québec, du haut de ce promontoire où il est fièrement assis, avec ses embrasures et ses centaines de