Page:Potvin - Le tour du Saguenay, historique, légendaire et descriptif, 1920.djvu/45

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
20
le tour du saguenay

par la Cour d’Amirauté qui exigea que, avant d’être défaits, ils devaient faire au moins un voyage hors des ports d’Angleterre.

On compte six paroisses dans l’Île d’Orléans : Saint-Pierre, Sainte-Famille, Saint-François, Saint-Jean, Saint-Laurent et Sainte-Pétronille, la dernière créée et formée d’une partie de Saint-Laurent et d’une partie de Saint-Pierre.

Nous venons de dire pourquoi l’île porte le nom d’Orléans ; rappelons les raisons qui l’ont fait appeler l’Île-Bacchus et l’Île-des-Sorciers. En premier lieu, ce fut à cause des vignes très nombreuses que l’on y trouva du temps de Champlain ; en second lieu, le nom d’Île-des-Sorciers a été donné parce que, autrefois, à certaines heures de la nuit, on voyait circuler des feux partout sur les rivages. Ces feux n’étaient rien autres choses que des flambeaux dont se servaient les insulaires, la plupart pêcheurs, pour visiter leurs pêcheries. On a appelé aussi, pendant quelque temps, les habitants de l’Île d’Orléans, les mangeurs de crêpes, parce que c’est dans l’île que les ménagères canadiennes ont porté au plus haut degré de la perfection l’art de faire des crêpes avec du sirop d’érable. Et ceci n’est pas de l’histoire mais de la tradition orale.

À part les produits de ses jardins et de ses basse-cours et à part ses crêpes, l’Île d’Orléans est fameuse, comme l’on sait, par son fromage raffiné au parfum si… suave, non sui generis. Ce produit est spécial à Saint-Pierre et à Saint-Laurent, mais il n’est pas spécial à l’Île d’Orléans puisque, d’après le Dr Hubert Larue, délicieux conteur canadien, le fromage raffiné