environs. Nulle paroisse du district de Québec ne possède autant de familles éprouvées par les naufrages. C’est une paroisse peuplée de navigateurs.
Enfin, voici la dernière paroisse de l’île : Saint-François-de-Sales, ancien arrière-fief de l’Argentenay, l’un des derniers fiefs établis. C’était, autrefois, le grand rendez-vous des chasseurs de la région. On embrasse, de Saint-François, un horizon magnifique qui comprend une partie de la côte sud, les Îles-Madame, aux-Réaux, de-la-Quarantaine, le Cap Tourmente, les fermes de Saint-Joachim, de Beaupré, etc. Non loin de l’église, on pouvait voir, il y a quelques années, les restes d’anciennes fortifications construites, dit-on, en 1759. En face de Saint-François, se dessine l’Île-Madame où tant de gens ont cherché des trésors que l’on disait enfouis dans son sol. La partie nord de Saint-François est connue sous le beau nom d’Argentenay. On dit que c’est ce petit coin du pays qui a le mieux conservé les coutumes du bon vieux temps. Le Dr Hubert Larue raconte qu’en 1852 il a entendu appeler du nom de Bostonnais les Anglais de Québec et un vieillard lui parla du roi de France.
C’est dans ces parages à Saint-François, à l’Île Madame, aux-Réaux, à l’Île-à-deux-Têtes, que le Dr Eugène Dick, qui est mort à Sainte-Anne-de-Beaupré en juin 1919, fait dérouler l’intrigue de son roman d’aventures, l’Enfant Mystérieux, roman qui eut une grande vogue lors de son apparition. Le Dr Dick a été, peut-on dire, le précurseur du roman d’aventures à Québec. On ne peut passer par là sans penser aux terribles aventures de son héroïne Anna, en particulier à l’Île-aux-deux-Têtes.