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le tour du saguenay

vient de faire de la Malbaie le grand paysagiste canadien-français, Arthur Buies. Le site de la Malbaie est le plus beau de la côte du Saint-Laurent. Il est plus beau que les plus beaux paysages de la Suisse.

Il y a à peine quarante ans, cet endroit paradisiaque n’était à peu près pas connu du touriste. Aujourd’hui, il en est le paradis terrestre. Les cottages ont surgi de toutes parts et, chaque année, on en voit accroître le nombre toujours insuffisant pour les familles américaines et canadiennes qui y viennent passer la belle saison.

La Malbaie a plusieurs noms qui se rapportent aux différents endroits qui la composent. Il y a la Malbaie proprement dite, puis Murray Bay, surtout pour les étrangers, la Pointe-au-Pic, qui rend bien l’aspect accidenté des rivages de toute cette partie du fleuve, le Cap-à-l’Aigle, qui s’élance dans les nues, de l’autre côté de la rivière Malbaie. Murray Bay et le Cap-à-l’Aigle sont le séjour des étrangers. La Malbaie, ou paroisse de Saint-Étienne-de-la-Malbaie, est habitée de façon permanente par les cultivateurs qui forment la population de cette paroisse très agricole.

La Malbaie fut concédée par l’intendant Talon, le 7 novembre 1672, au sieur Gonthier de Compote. Un demi-siècle plus tard, le roi de France rachetait la seigneurie de la Malbaie pour une somme de 20,000 livres. L’acte d’achat qui rattachait ce domaine à celui de la Couronne le décrit comme suit : « La terre, fief et seigneurie de la Malbaie, consistant primitivement environ en six lieues de front sur quatre de profondeur, joignant d’un côté à l’ouest aux terres des fermiers du roy vulgairement appelées les fermes de Tadoussac et