Aller au contenu

Page:Potvin - Peter McLeod, 1937.djvu/145

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
143
Peter McLeod

drait pas vous déranger, vous savez… Une veillée de famille sans doute ?… »

— En effet, M. McLeod, fit Tommy Smith se levant de son siège… c’est, en effet, une petite veillée de famille où vous êtes le bienvenu… Faut-il vous présenter les invités ?… Ma femme, ma fille… Vous connaissez sans doute Mademoiselle Mary Gauthier… et aussi Fred Dufour ?

— Et vous, c’est Tommy Smith ?… demanda Peter McLeod.

— Eh ! oui… dans tout son gabarit. Vous savez… faut pas croire au diable !…

— Tommy Smith !… Fred Dufour !… s’exclama Peter McLeod, alors, je ne comprends plus du tout… Goddam, va-t-on m’expliquer tout ça !

Peter McLeod lança tout d’abord sur toute l’assemblée un regard sauvage. Pour un peu que son amour-propre fut en jeu, son exubérance naturelle jaillissait comme d’un cratère : elle était soudaine, en flambée et, en moins de rien, passait des fureurs de cabanon à la plus extravagante gaieté… De quel côté allait vomir le cratère ? Le silence, une minute, plana dans la salle. Peter McLeod, tous ceux qui étaient là le savaient, n’était pas homme à se laisser bafouer. Pas de doute possible en l’occurrence, on s’était joué de lui… Il grimaça, ferma les poings, roula des yeux barrés de lueurs fauves… Sûr, il allait bondir, tout massacré, mais il se contint… Sur la table, il aperçut une énorme bouteille de whisky et de gros verres prêts à recevoir la boisson chère à son gosier… Ses yeux perdirent aussitôt de leur feu. Et puis, il y