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Peter McLeod

suffirait, mais pas dans votre classe, tas de faces de cochon.

Histoire d’insulter les hommes.

On était, d’ailleurs, habitué à ces brutalités de paroles de Peter McLeod. Comme de coutume, on laissa passer.

Il continua :

« Si je pouvais seulement m’absenter pendant une semaine, je serais cet homme… dont j’ai besoin.

— De quoi s’agit-il ? demanda froidement Fred Dufour.

— Des trappeurs de la Compagnie causent du trouble à nos hommes de l’Anse-au-Cheval. Il faudrait aller les mettre à la raison. Vous savez, c’est à quarante milles d’ici et Tom Smith est avec ces bandits… C’est te faire comprendre, Fred Dufour, que ce n’est pas toi qui partira pour l’Anse-au-Cheval…

— Et pourquoi pas ? demanda avec calme Fred Dufour en avalant un whisky à terrasser un ours des Laurentides.

— T’es bien trop poule mouillée pour faire face à Tom Smith, la terreur du Nord… et je n’ai pas du tout le désir de payer un sou pour ton enterrement.

Et ce qui devait arriver mais que l’on ne croyait pas qu’il arriverait arriva. Fred Dufour, aussi calme qu’il était en lampant sa dernière « eau de feu », se dégageant du milieu du groupe de ses compagnons, bondit sur Peter McLeod auquel il asséna en pleine poitrine un violent coup de poing.

Et la lutte éclata, terrifiante, féroce, mais courte.

Vlan !… Et voilà.