Page:Potvin - Peter McLeod, 1937.djvu/169

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
167
Peter McLeod


— XV —


Au temps de Peter McLeod, chaque été, dans le port de Chicoutimi, on chargeait pas moins de vingt-cinq à trente navires de bois de construction, de planches et de madriers de pin. Les forêts saguenayennes, comme celles du Saint-Maurice et de l’Outaouais, avaient une haute réputation dans le monde du commerce de l’Europe et des Amériques, surtout depuis que Napoléon avait décrété le blocus continental contre l’Angleterre victorieuse, un peu plus tard, à Trafalgar… L’empereur croyait porter un coup mortel à son irréductible ennemi, en quoi il se trompait. Les forêts québécoises sauvèrent l’Angleterre de la disette de bois dont on la menaçait…

Le port de Chicoutimi était, durant une couple de mois, fort animé. Il s’étendait du bassin de la rivière Chicoutimi — ancienne Picauba — à l’ouest jusqu’à la Rivière-du-Moulin, à l’est.

Deux vastes scieries mécaniques, aux deux extrémités du port, s’alimentaient à même les forêts qui s’étendaient du Lac Ha ! Ha ! aux sources des rivières Péribonka et Mistassini… En juillet et août, quelle vie dans cet « affloure » d’eau de près de deux milles,