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Peter McLeod


— II —


Peter McLeod, le lendemain, à son « bureau ».

C’était un coin de la « grand’salle » de la « maison du moulin » où les hommes de la scierie prenaient leurs repas. Deux longues rangées de tables faites de planches de sapin posées sur des chevalets et flanquées de bancs formés de madriers appuyés sur des bouts de troncs d’arbre… Le premier mot de l’art de l’ameublement ! À une extrémité de cette salle, nue et froide, une demie-cloison de planches avait été dressée, isolant un espace d’une dizaine de pieds carrés. C’était l’“office” de Peter McLeod, le “boss”.

L’ameublement ?… Un coffre de bois brut posé sur deux montants d’établi et servant de pupitre ; trois banquettes à l’avenant. C’est tout. À l’une des deux cloisons, une carabine est pendue à deux clous. À côté sont également accrochés un revolver de gros calibre et une paire de raquettes montagnaises ; puis diverses pièces de vêtements : un monumental bonnet de fourrure d’ours, un chandail en grosse laine garance. Enfin, sur le « pupitre », un cahier aux feuillets jaunis et froissés, couverts de chiffres et de noms écrits comme avec un bout d’allumette trempé dans de la teinture noire. Épars, quelques morceaux de papier.