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Peter McLeod

limites forestières qui s’étendent de la Rivière-à-Mars, qui coule dans la Baie des Ha ! Ha ! jusqu’au bassin de la rivière Péribonka, tributaire du lac Saint-Jean… et ces limites, le père McLood les avait passées à son fils qui savait depuis longtemps que les Price — William et David — voulaient les posséder. Plusieurs fois, ils avaient offert au père et au fils de les acquérir mais leurs offres avaient toujours été énergiquement repoussées… Alors, marchant toujours au but, les Price prirent un détour. Ils tentèrent de ruiner Peter McLeod en lui faisant avorter l’exécution de contrats d’achats de bois qu’ils passaient avec lui.

Un jour, quelque temps après son catastrophique voyage à Québec, retour de Montréal. Peter McLeod reçut des Price l’ordre de remplir immédiatement un contrat passé au printemps, et par lequel il devait fournir neuf goélettes de bois scié à ses moulins. Les Price savaient que Peter McLeod ne possédait alors ni le bois ni la main d’œuvre nécessaires pour exécuter ce contrat. On voulait donc le lui faire rater et le ruiner. Ensuite, on pourrait acquérir ses limites et de ses moulins…

Mais Peter McLeod, encore que malade et déprimé, était encore Peter McLeod. Il résolut de déjouer le complot. Il fit embaucher par un de ses “foremens” tout ce qu’il pouvait trouver d’hommes sur les côtes sud et nord du St-Laurent. Il en fut engagé trois cents qu’il fit travailler jour et nuit par équipes qu’on stimulait avec de l’eau-de-vie que les hommes puisaient avec des cuillers à pots dans des barriques placées à la porte des campes.