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Peter McLeod

qui s’était installé près de la table de bois brut et avait demandé à manger…

— C’est fait ?… Ah ! firent tous les hommes ensemble… Et par qui ?

— Moi !

— Et c’est à cause de ça sans doute, qu’il t’a envoyé à not’secours ? fit une voix ricaneuse.

— Oui, à cause de ça, c’est vrai, tas de poules mouillées qu’vous êtes, » répondit Fred Dufour qui commença à plonger sa fourchette dans un plat de “beans” arrosé de mêlasse et que venait de lui apporter le “cook”… oui à cause de ça.

Et naturellement, Fred Dufour dut raconter dans tous les détails l’étrange et heureux incident de sa carrière, et répondre à toutes les questions que provoqua son récit. Il se sentait en verve, ayant au préalable ingurgité deux bonnes lampées de whisky que lui offrit le “foreman” du « campe », histoire de mouiller son arrivée.

« Et alors, Fred, tu lui as laissé, comme ça, ta blonde en soins ? demanda à demi incrédule, un des hommes…

— Mais oui…

— On connait son Peter McLeod, fit le “foreman” et m’est avis qu’c’est pas une si mauvaise affaire que Fred Dufour a fait là… Vous savez, les enfants, avec Tommy Smith en arrière, on sait jamais c’qui peut arriver dans nos « campes » et même à la “concern”…

La plupart des hommes opinèrent du bonnet.

« Rappelez-vous, les enfants, reprit le “foreman