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Puyjalon

léon-Alexandre Comeau, de David Têtu, de Johan Beetz et d’autres encore, en particulier dans la série des héroïques missionnaires qui ont desservi la Côte Nord, et dont plusieurs, tout en vaquant aux soins spirituels des habitants des postes, étudiaient les ressources naturelles de cette partie du pays, et fournissaient à l’histoire d’intéressantes contributions scientifiques et de géographie humaine.

Et ceux-là, on le pense bien, furent les amis de prédilection d’Henry de Puyjalon qui, lorsqu’il sentait parfois la noire nostalgie lui pincer quelque peu le cœur, quittait son Île-à-la-Chasse et, dirigeant lui-même sa chaloupe, s’en allait leur faire une visite, comme il allait souvent chez son curé de Mingan. Il se rendit même ainsi, maintes fois, jusqu’à Godbout, chez son ami Comeau.

M. l’abbé V. A. Huard, dans son « Labrador et Anticosti », raconte à ce sujet une délicieuse anecdote. Lors de sa visite à Godbout, en 1896, un soir, dans ce petit poste lointain de la Côte Nord, quatre savants naturalistes se trouvèrent réunis : Alexandre-Napoléon Comeau, Henry de Puyjalon, l’abbé P. Lemay, missionnaire qui s’occupait beaucoup de botanique, et M. l’abbé Huard lui-même dont tout le monde connaît les précieux manuels de sciences naturelles.

« Nous fondâmes immédiatement », raconte M. l’abbé Huard, « une société d’Histoire Naturelle partagée en quatre sections qui embrassaient plus ou moins équitablement les branches principales des sciences naturelles. Cette société tint plusieurs séances dont la dernière s’ajourna « sine die » ; ce parti parut