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Puyjalon

la légende ni dans celui de l’histoire, comme cette fameuse ville de Brest dont on ne saura probablement jamais si elle a existé ou non.

Il est certain que le Labrador deviendra, un jour, plus prochain qu’on ne le pense, à l’ordre… de ce jour. Ce sera le jour où l’on se sera enfin débarrassé l’esprit de tous les préjugés qui existent au sujet de cette curieuse contrée ; où l’on connaîtra, enfin, la valeur inestimable en ressources naturelles de ce territoire de 76,600,000 acres, contenant du bois de toutes les essences, des minéraux peut-être de toute nature, des chutes d’eau d’une puissance inouïe, sans compter les richesses inépuisables de la faune et des eaux qui y coulent. Et ce jour-là, si ce territoire n’est pas encore totalement en notre possession, on se demandera par quelle aberration de nos gouvernants, il ne nous appartient pas et sous quelle triste impulsion nous l’avons perdu, puisqu’on se souviendra qu’il nous a déjà appartenu.

C’est ce pays qui était devenu le second pays d’adoption du comte Henry de Puyjalon. Dès son arrivée au Canada, poussé par sa passion de la chasse, il s’y était rendu chaque année, et il en avait déjà commencé l’étude sous ses différents aspects quand le gouvernement de Québec, voulant mettre à profit ses connaissances déjà acquises sur cette partie trop inconnue de la province, d’abord, au point de vue géologique, lui demanda une étude minéralogique le long de la Côte Nord du Saint-Laurent et, plus tard, afin de profiter de ses études sur la faune et les poissons de la région, le