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Puyjalon

truites. Quelle richesse, et comme il avait raison de la vanter et de la faire connaître ; et que de choses utiles et intéressantes il y aurait à rapporter sur ces territoires si intelligemment étudiés ! Puyjalon a même calculé le rendement énorme que pourraient donner certaines de ces rivières à saumons, et il a démontré comme il eut été facile d’améliorer quelques rivières côtières et d’en faire de bonnes rivières à saumons.

Qu’on nous permette à ce sujet une petite digression que nous suggèrent précisément les rapports de M. de Puyjalon sur notre saumon laurentien qui disparaît, on le sait, petit à petit, et dont les rivières deviennent de plus en plus rares.

Les rivières à saumons de la province de Québec peuvent se grouper en deux divisions : celles de la rive nord du fleuve et du golfe Saint-Laurent, depuis le Saguenay jusqu’au Labrador, et celles de la Péninsule de Gaspé. Sur la rive nord, à l’ouest du Saguenay, on ne trouve presque plus de cours d’eau où l’on puisse faire la pêche au saumon, du moins comme on la faisait autrefois, par exemple dans la rivière Malbaie, à la Grande Rivière, ou encore dans la rivière Jacques-Cartier. Quelques saumons remontent peut-être encore ces rivières : mais autant dire qu’on n’en pêche plus. Et pourtant, on a fait jadis dans ces cours d’eau des pêches miraculeuses ; comme celles qu’on faisait autrefois dans les rivières qui se déversent dans le Saguenay : les Rivières-à-Mars, de l’Éternité, Shipshaw, Chicoutimi et Sainte-Marguerite. C’est dans cette dernière rivière qu’en 1847 le Prince de Galles, qui devint plus tard le roi Édouard VII, alla pêcher le saumon. C’é-