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Puyjalon

tait le paradis de ces poissons, de ces beaux saumons saguenayens dont la capture rendait un pêcheur pleinement heureux. C’est là encore qu’on capture, chaque printemps, les saumons qui doivent alimenter l’établissement de pisciculture de Tadoussac. Or, c’est à peine si, aujourd’hui, cette fameuse rivière peut satisfaire à cette capture annuelle. Plus loin, même rareté du saumon, encore que nous pénétrons dans le royaume de ce poisson, mais un royaume qui menace de devenir bientôt sans sujets. Les rivières Grandes et Petites Bergeronnes, celle des Escoumins, la Portneuf, le Sault-au-Cauchon étaient, naguère, le théâtre de véritables bancs de saumons. Les rebuts des scieries de la région les ont chassés. Un vieux pêcheur nous disait naguère, qu’autrefois, il prenait dans la rivière des Escoumins assez de saumons pour en remplir soixante-quinze barils chaque année. Le Dr Adamson, fameux pêcheur devant l’Éternel, a décrit les magnifiques pêches qu’il a faites dans cette rivière. Mais il y a plus de soixante ans de cela. Depuis, hélas ! le vide, pourrait-on dire, s’est fait dans ces rivières saguenayennes. Il en fut également, ainsi petit à petit, dans les rivières qui descendent plus à l’est de la Côte : les Rivières-aux-Outardes, Manicouagan, Pentecôte. Marguerite et dans les autres, dont le relevé a été fait par Henry de Puyjalon. Toutes étaient des rivières à saumons ou pouvaient le devenir en usant des moyens suggérés par M. de Puyjalon lui-même. En 1880, la bande de territoire qui entoure la partie supérieure de la rivière Betsiamites — ou Bersimis, — fut concédée aux indiens