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Puyjalon

avec profit. En effet, faisait-il remarquer dans l’un de ses rapports, en Asie, en Europe, en Afrique, dans le centre du Sud-Américain, le commerce des oiseaux comestibles, des oiseaux-pelleterie, des plumes de luxe et des plumes de duvet représente l’une des branches les plus rémunératrices de l’industrie moderne. Aussi dans tous ses rapports, ne cessait-il de recommander des mesures pour empêcher la destruction de ces oiseaux dont le nombre, remarquait-il, s’atténuait très sensiblement d’année en année, grâce au braconnage pratiqué sous toutes ses formes. Il dénonçait en particulier l’abus des pêcheries de homard :

« Chaque pêcheur de ce crustacé », écrivait-il, « se croit en droit de chasser le gibier qui l’entoure, d’en consommer la chair, d’en recueillir la plume et la peau, d’en emporter les œufs, de s’en servir pour amorcer ses cages à homards, et n’hésite jamais à tendre son filet à l’entrée des cours d’eau fréquentés par le saumon et la truite, qui presque toujours vient déboucher dans le fond de l’anse ou de la baie où il a établi sa homarderie. Pendant la durée de mon exploration », ajoute-t-il, « je n’ai pas traversé une anse, une baie qui ne contint une homarderie et quelque fois plusieurs ».

Et il dénonçait encore :

« Les goélettes étrangères armées pour la pêche à la morue contribuent également à cette dépréciation, toutes s’abritant dans nos havres du littoral, toutes chassant et enlevant les œufs lorsque la morue ne donne pas. Or, cette année, — et l’on m’assure que dans ces parages : il en est toujours ainsi, — ces petits navires étaient légion et je puis affirmer avoir vu trente-sept