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Puyjalon

d’entre eux sortir, en une seule matinée, du seul havre de « Saint-Augustin Square ».

M. de Puyjalon recommandait en particulier pour la protection du gibier de mer :

« Instituer trois réserves gouvernementales où il serait interdit rigoureusement de chasser et d’enlever les œufs sans une permission spéciale du Ministre ; faire coïncider les réserves de chasse avec les réserves de pêche au homard, ce qui en rendrait la surveillance plus facile et moins coûteuse ; faire connaître aux autochtones le droit indiscutable qu’ils ont de louer des lots de chasse. »

En créant les refuges, ou sanctuaires, de l’Île Bonaventure, du Rocher-Percé et du Rocher-aux-Oiseaux,[1] les gouvernements se sont rendus, peut-être sans le savoir, aux suggestions de M. de Puyjalon. Celui-ci d’ailleurs, avait donné, le premier, l’exemple.

Il possédait par bail et pour une période de dix ans les îles du groupe Mingan situées à l’est de la Pointe Claire — est de la Pointe-aux-Esquimaux, — l’Île Whale, ou de la Fausse-Passe, l’Île Saint-Charles, l’Île-

  1. Un communiqué du Ministère des Mines et des Ressources Naturelles publié en 1937 nous apprend que cette année-là, 1937, 22,000 touristes sont allés voir le sanctuaire des oiseaux du Rocher Percé. La moitié, soit 11,000 ont pris une barque automobile et ont fait le tour de l’Île de Bonaventure, autre sanctuaire d’oiseaux, situé à trois milles de la côte, pour contempler la multitude étonnante d’oiseaux qui font leurs nids sur le rebord des falaises de ces Îles.

    Ces réserves sont habitées durant l’été par des milliers de margaux, grands oiseaux blancs gros comme des outardes, et par des mouettes, cormorans, pingouins, guillemots et autres oiseaux.