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frichements, avec l’espoir d’obtenir des secours, se virent contraints d’abandonner leurs projets, après avoir dépensé ce qu’ils possédaient, pour reprendre les durs travaux des chantiers de construction navale ou autres, dans les villes. Et dès ce moment, l’on vit se manifester, d’une manière très alarmante la fièvre de l’émigration aux États-Unis.

Le mal était constant ; nos cantons se dépeuplaient à vue d’œil. La presse gémit d’un spectacle aussi désolant ; les hommes sérieux, inspirés par de nobles sentiments, tâchèrent d’en arrêter le cours. Le prêtre, le premier, le plus courageux et le plus dévoué des amis du peuple, comprenant le rôle que lui imposait la circonstance, s’empressa avec le zèle ardent de la charité qui le caractérise, d’élever la voix pour demander justice et protection.

Disons que ce ne fut qu’avec les années que le gouvernement toujours de plus en plus sollicité, finit par faire disparaître les causes principales de l’émigration ; notamment celle que constituait le système anti-national de la vente d’immenses quantités de terre à des particuliers qui ne voulaient pas la colonisation du pays mais seulement l’exploitation du peuple colonisateur ; puis, le manque de communications ; enfin, le mauvais système de voiries qui existait déjà. Avec les années, disons-nous, tout cela fut amélioré, renouvelé ; on travailla