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caine. Mais le paupérisme qui règne à l’entour des demeures de ces fortunés est-il moins colossal ; mais la misère qui croupit souvent dans les habitations, d’apparence cossue, est-elle moins effrayante ? Et ce salaire même pour lequel on va verser tant de sueurs et tant de larmes est-il si alléchant ? Une étude publiée dernièrement par le département du commerce et du travail des États-Unis contient d’intéressantes constatations sur la condition des salaires dans les principales professions industrielles. Elle met en lumière, il est vrai, la constante augmentation de ces salaires dont le taux supérieur attire tant d’ouvriers étrangers ; mais elle montre en même temps que, au cours des seize dernières années sur lesquelles porte cette enquête, le prix de la vie des ouvriers s’est élevée de telle sorte que, finalement les accroissements de salaires en sont pour ainsi dire annulés. Tout compte fait, on voit que l’ouvrier américain, depuis seize ans, a travaillé un peu moins, obtenant 4 pour cent de loisir supplémentaire ; la moyenne du salaire de sa semaine s’est accrue néanmoins d’environ 14 p. c. ; mais ces deux avantages sont absorbés par les dépenses de la vie, qui ont amené les ouvriers à verser, à 14.0 p.c. près, à leurs divers fournisseurs, en sus de ce qu’ils avaient payé, la presque totalité des augmentations successivement obtenues au cours de seize ans. C’est,