Page:Potvin - Restons chez nous!, 1908.djvu/15

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

II



JACQUES Pelletier, le père de Paul, était, il y a dix ans de l’époque où se passe notre récit, un des plus riches cultivateurs de la belle paroisse de la Malbaie. Descendant des anciens pionniers qui immigrèrent des vieilles provinces de France sur les bords du Saint-Laurent, il avait du sang de colon dans les veines ; avant tout, il était agriculteur et appartenait à cette classe des amants de la terre, qu’ils travaillent toute leur vie, sur laquelle ils vivent heureux et espèrent mourir…

Celui-là est heureux, en effet, qui n’a d’autre souci que de demander à la terre, les fruits qu’elle lui donne avec tant de prodigalité. Il est heureux au-delà de toute expression le cultivateur qui, le matin, à la première lueur du jour, quand le crépuscule s’est enfui, avec les vapeurs de la nuit, et