XIX
E foyer ! c’est vers lui, lui seul, que s’envolent
toutes les pensées de Paul durant
ces longues journées où il est occupé à transporter
sur son dos, des bateaux sur les quais
et des quais dans les bateaux, de lourds ballots
de marchandises. Paul savait maintenant
assez l’anglais pour se dire souvent : “Be it never so humble, there’s no place like home.” Quelque modeste qu’il soit, rien ne vaut le foyer.
Ah ! comme il l’aurait aimée la charrue, maintenant qu’il ne pouvait plus en tenir les mancherons : comme il l’aimait à présent son village de Bagotville avec ses coins d’Éden, la belle Baie des Ha ! Ha ! aux flots si bleus, irisés. Devant ces images de la patrie lointaine, le pays qui l’avait tant charmé dans ses rêves et qu’il habitait maintenant lui apparais-