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de la forêt déjà verdoyante… Toute la journée, le soleil printanier va répandre sur ces paisibles paysages une clarté qui rayonne et qui charme… Jusqu’au moment où il s’approche de midi, l’astre tempère son ardeur et permet à la brise de rafraîchir l’espace que bientôt rempliront tout entier ses rayons dominateurs…

Et quand, sur le soir, la nature s’est voilée d’un agreste mystère ; quand le roi du jour, arrivé au terme de sa course quotidienne, s’est arrêté au-dessus d’un nuage sombre que frange une lumière d’or, avant de faire le plongeon dans les flots irisés de la baie, Jacques Pelletier est rentré à la maison avec sa lettre, qu’il avait gardée sur lui toute la journée, afin de la lire, le soir venu, en famille.

Ce fut Jeanne, qu’on avait appelée, qui en fit la lecture, après le souper.

La jeune fille lut :

Mes chers parents,

J’ai mis pas mal de temps à répondre à votre dernière lettre, mais je suis bien excusable. Je n’ai que le soir pour venir causer avec vous sur le papier et je suis si fatigué, ces soirs-là, que je ne tarde pas à m’endormir. Mais aujourd’hui, je ne puis retarder davantage, car, j’ai une grande nouvelle à vous apprendre. Cette nouvelle va vous faire de la peine, je le sais, et je vous en demande d’avance, bien par-