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reux :

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J’ai pour rideau le voile

De la Vierge d’amour,
Ma lampe est une étoile
Qui brille jusqu’au jour

…Toute la nuit se passa dans le délire ; puis, au matin, le pauvre Paul sentit venir le hoquet de la mort. Que tardait-elle à présent ? Il était prêt. Le prêtre qui avait entendu sa confession et l’avait communié était là, attendant son départ…

Maintenant, c’est certain. Paul ne verra plus le ciel azuré ; et le soleil du bon Dieu, qui tout-à-l’heure va surgir au-dessus de la ville, ne luira pas pour lui… Il porta à ses lèvres un crucifix qu’il embrassa avec un ardent amour ; il pria un instant, de toute son âme, la Vierge des douleurs, que priait, chaque soir, sa mère pour lui ; puis, illuminé des visions radieuses de ceux qui meurent en paix, dans le morne silence du matin de cette salle d’hôpital, il s’éteignit en répétant les mots éternels de la mort : Jésus ! Marie !… puis : papa, maman, Jeanne ! au revoir, au revoir dans le ciel !…

… Paul mourut au point du jour ; à cette heure où la nature, dans les villes comme dans les campagnes, s’éveille dans son harmonie coutumière. Il mourut à vingt-cinq ans, regrettant la vie, comme on doit la regretter à cet