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suite, elles avaient compris.

C’est fini ? demandèrent-elles, d’une voix brisée, quand le curé fut arrivé.

Le père, lui, ne parla pas… Et le prêtre, sans rien dire, fit signe qu’en effet c’était fini… que c’était la mort. Puis, après ce silence, après les premiers sanglots, il dit :

— Du courage, de la résignation, de l’espérance, braves amis… il est mort en bon chrétien et sa dernière pensée a été pour vous.

Il leur lut ensuite une longue lettre, arrivée le matin, et dans laquelle la supérieure de l’hôpital où Paul était mort, racontait les détails les plus minimes sur la fin du jeune homme, fin toute chrétienne et remplie des plus douces espérances. Puis, ce pénible devoir accompli et après quelques douces paroles douées de cette vertu consolatrice du ministre de Dieu, le prêtre s’éloigna discrètement, sentant qu’il était mieux de laisser cette malheureuse famille épancher en paix sa douleur…

Et maintenant, elles étaient là, les deux femmes, au pied de la croix, demandant au milieu de leurs sanglots, force et consolation à la source même de toute force et de toute consolation… Mon Dieu ! mon Dieu ! c’était donc vrai, l’absent, Paul, l’enfant chéri, le fiancé attendu, n’était plus ; c’en était fini de lui et jamais plus il ne reviendrait… Le faible espoir qu’on avait toujours conservé