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VII



ON était au premier dimanche après la Toussaint. Il n’avait pas encore tombé un seul flocon de neige. Au dire des vieux, on ne se souvenait pas d’avoir joui d’un si splendide automne ; aussi, croyait-on généralement que l’hiver serait rude et que la première neige, qui viendrait blanchir la terre, resterait. Elle ne devait pas tarder, disait-on partout, et l’on attendait de jour en jour la bordée de la Toussaint, qui n’avait vraiment pas l’air de vouloir tomber…

Dans l’après-midi, Paul, histoire de passer le temps, s’en était allé flâner sur la route en fumant sa pipe.

Le soleil d’arrière-automne égayait un brouillard blanc, volatil, mélancolique, qui s’étendait sur les plaines de terre brune et entourait plus densément le tronc de quelques