rément, sans connaître même la vertu de son sacrifice, le clergé, lui, accomplit silencieusement, son œuvre de paix et de régénération… Plus tard, lorsque les colons du Saint-Laurent pleureront leur séparation d’avec la France, pour eux une mère ; lorsque l’aristocratie même, qui présidait à la défense de la colonie, aura repassé la mer et les aura laissés seuls, en disant à leurs prêtres : « Désormais vous serez les nobles du pays », ils se serreront autour de ces chefs spirituels et leur diront à leur tour : « Vous êtes notre roi et notre noblesse. » Et désormais, en effet, le prêtre devint, en ce pays, le roi et le noble ; désormais les pauvres abandonnés lui transportent l’affection qu’ils témoignaient au roi, la considération qu’ils avaient pour le noble… Ajoutons que le prêtre devint en outre le père du peuple, et qu’il l’est encore aujourd’hui…
Eh ! mon Dieu ! dans nos modestes paroisses qui s’ouvrent à coups de hache, où l’on mange de la misère à satiété, que de blessures ce bienfaiteur a cicatrisées jusqu’aujourd’hui, que de plaies il a fermées ; par lui, que de larmes séchées, de sanglots étouffés, de courages relevés et d’âmes réconfortées !…
Qui a fait les comtés de notre province ce qu’ils sont ?… Dieu assurément, l’auteur de tout bien. C’est Lui qui leur a donné ce sol