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haute température ambiante n’affecte en rien puisqu’elle est infusible, étant faite de pure et blanche ouate, voici que des voix jeunes et fraîches égrennent, sous la voûte du temple, les notes mélodieuses de nos vieux chants de Noël !…

Ah ! il nous est doux de savoir que l’on conserve toujours, chez nous, à la campagne, les vieux noëls qui réjouissaient nos pères. Notre âme, comme modernisée, éprouve, à les entendre encore, comme une sensation de fraîcheur, comme un charme de renouveau… Nos bons ancêtres avaient une façon si charmante de traduire l’universelle allégresse des créatures à l’occasion de la Nativité !…

Encore une fois, mais très tard dans la nuit, les routes se tachent de points noirs et le grand silence nocturne est coupé de sonneries… Puis, dans toutes les demeures, voici le réveillon…

La maison est remplie d’une odeur de victuailles quand on y entre, tapageurs, en secouant la neige de ses pieds, ce qui réveille la gardienne et la préparatrice du festin. Vite, à table ! on entend rire partout… Assez longtemps, l’oie grasse a cuit sur le poêle rougeoyant et il est temps de faire honneur au boudin et à la saucisse qui grillent, noircissent, se boursouflent et crèvent avec les crépitements de la braise… Le bon vin