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Enfin, en 1923, voici que les autorités provinciales se défigent ; que le peuple du Québec bouge.

Dans son rapport de 1923, le surintendant du Service provincial des Mines, M. Théo.-C. Denis, écrit :

« L’événement le plus marquant de l’industrie minérale québécoise durant l’année 1922-23, est sans contredit l’intérêt que les prospecteurs et le public minier ont porté aux régions limitrophes du Témiscamingue-nord et de l’Abitibi-sud, et qui a provoqué une activité fiévreuse de recherches de gisements aurifères et de jalonnages de claims miniers. Ces recherches ont résulté jusqu’à présent en plusieurs découvertes de gîtes d’or, qui semblent promettre pour l’avenir de la région.

« L’étendue en question embrasse les cantons de Hébécourt, Duparquet, Destor, Montbray, Duprat, Dufresnoy, Cléricy, Dasserat, Boiscantons, durant les douze mois de l’exercice 1922-23, au premier juillet dernier, on avait piqueté 875 claims, couvrant une superficie totale de 175,000 acres. Vu l’importance que prenait le mouvement, le Département de la Colonisation, des Mines et des Pêcheries, ouvrit en mai 1923, un bureau d’enregistrement de claims, à Ville-Marie… L’intérêt que le public minier porte à cette région est bien manifeste du fait que quinze syndicats puissants y ont acquis des claims miniers et poussent activement les travaux de développement. Durant l’hiver dernier, on y transporta par chemins d’hiver, deux sondes à diamant qui n’ont cessé d’opérer depuis plusieurs mois, et ont déjà fait environ 3,000 pieds de forages.

« Ce nouveau district minéralisé est le prolongement dans le Québec de la zone minérale qui débute en Ontario dans le district de Matachewan et que l’on suit sans interruption dans une direction vers l’Est jusqu’au delà de la rivière Bell. Dans l’Ontario, elle donne lieu aux gisements de Matachewan, de Kirkland Lake, de Larder Lake, et dans le Québec aux gisements de Boischatel, de Rouyn, de lac De-Montigny et du lac Simon. Les conditions géologiques sont partout les mêmes ; on y trouve des sédiments de Cobalt et de Témiscamingue et des roches volcaniques schistoïdes du Keewatin, recoupées et envahies des roches porphyritiques. Ces dernières semblent avoir eu une influence marquée sur la minéralisation.

« Les gîtes consistent en veines de quartz et en amas lenticulaires, contenant de l’or. Des échantillons systématiques sur une grande échelle, ont donné des résultats fort encourageants, et la minéralisation est générale, car à peu près toutes les analyses des échantillons faites jusqu’à présent, indiquent la présence de l’or.

« À cause de la présence d’un épais manteau de couches alluvionnaires et de la difficulté d’accès de la région, la prospection est onéreuse. Il est probable que le développement et la mise en valeur des gîtes seront plutôt lents, et demanderont des mises de fonds considérables, mais il est fort possible qu’il y ait là le fonds d’une industrie aurifère solide et importante.

« Il s’est aussi fait des travaux importants dans la région du lac De-Montigny, où, pour la première fois, on a fait des travaux considérables de sondages au diamant sur les gîtes des claims Stabell, Martin, et Foisy-Kengrow. »